lundi 4 mars 2013

Ariane (Love in the Afternoon de B. Wilder, 1957)




Délicieuse comédie de Billy Wilder, qui n’a pas la force comique de Certains l’aiment chaud ou la richesse dramatique de La Garçonnière mais qui brille d’une onctuosité pleine de charme. Ariane est bien supérieur à Sabrina, lui aussi axé autour d'Audrey Hepburn et de son charme de petite princesse.
Si le scénario n’est pas original (on sait bien où va nous mener le récit), le charme vient de ce Paris d’Hollywood (articulé entre le luxe à la Lubitsch du Ritz et l’appartement très parisien d’Ariane et son père) et, surtout, du couple d’acteurs formé par Gary Copper et Audrey Hepburn, qui brillent de mille feux, chacun dans leur registre. On pourrait parler de trio, d’ailleurs, tant Maurice Chevalier, dans le rôle du père, est truculent.
Cette rencontre entre le quinqua coureur de jupon (Gary Copper, parfait en gentleman riche et charmeur, avec sa voix chaude et son jeu sobre) et l’innocente jeunesse (Audrey Hepburn et sa pétillance si charmante) est assez osée pour l’époque (soumettre la virginité de la jeunesse à un personnage libertin qui pourrait être son père a été accueilli avec quelques réticences par la censure) et a valu au film de se voir adjoindre, en voix off, une caution morale en fin de film (le père nous apprend le mariage des deux amoureux).
On sent particulièrement, dans cette comédie romantique, combien l’harmonie entre le jeu des acteurs, la façon dont ils se répondent et se complètent, dépasse le simple déroulé du scénario (un homme et une femme qui se rencontrent et finiront par tomber amoureux) et fait partie de la substance même du récit. Avec d’autres acteurs, c'est la nature même du récit qui aurait été différente.


Ce jeu d’acteurs forme ainsi l’impalpable part de magie du film, relayée par une intrigue simple mais onctueuse et saupoudrée de moments.
On peut se dire que ce film aurait dû être filmé par Lubitsch (une des grandes références de Wilder) tant le film est proche de son univers, mais Lubitsch n’aurait eu ni Gary Cooper ni Audrey Hepburn (il en aurait eu d’autres, certes, mais cela aurait été totalement différent), acteurs en tous points exceptionnels et dont l’opposition se mue ici, par une mystérieuse alchimie, en une osmose merveilleuse.


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