mardi 6 octobre 2015

Certains l'aiment chaud (Some Like It Hot de B. Wilder, 1959)



Éblouissante comédie, l'une des plus célèbres et l'une des plus réussies. B. Wilder parvient à trouver l'équilibre parfait entre l'action, le divertissement, les rebondissements et les hommages qu'il rend au Cinéma (depuis le film de gangster jusqu'au burlesque muet).
L'idée de déguiser Tony Curtis et Jack Lemmon est un coup de génie. J. Lemmon, en particulier, est le ressort comique du film : il explose complètement et son jeu est éblouissant. T. Curtis joue parfaitement le milliardaire coincé (en adoptant pour l'occasion la voix de Cary Grant) et Marilyn Monroe est la sublime pin-up qui sert d'axe de rotation au film. Les dialogues sont virtuoses, les répliques se répondent tout au long du film (le jeu sur le groupe sanguin, le légendaire « I'm a girl » auquel répondra le « I'm a boy ») pour venir se conclure sur le légendaire « nobody's perfect », point d'orgue parfait d'un film parfait.

Marilyn vient se lover contre Jack Lemon : "I'm a girl, I'm a girl, I'm a girl..."
B. Wilder, avec génie, lance une situation (la fuite de deux hommes recherchés par la mafia) et la regarde évoluer et exploser en tous sens. Si l'alchimie prend et semble facile il n'en est rien. B. Wilder a fait bien d'autres comédies, mais aucune n'arrive pas cette perfection géniale. Qu'il s'agisse par exemple de Sept ans de réflexion (avec Marilyn déjà), de Avanti ! (avec J. Lemmon, acteur qu'il utilisera souvent) ou encore de Sabrina, aucune de ses autres comédies ne parvient à cet équilibre, à cette pureté parfaite de la comédie. Il n'y a que La Garçonnière qui soit un film aussi brillant mais avec une note beaucoup plus dramatique.

Et il faut se souvenir de ce que furent les plus grandes comédies américaines (celle-ci et quelques autres) pour comprendre à quel point le genre s'est réduit aujourd’hui. Réduit non pas dans le sens que le genre est moribond – bien au contraire c'est l'un des genres les plus florissants – mais réduit dans sa richesse, dans son élégance, dans sa diversité : on pratique aujourd'hui volontiers le rire gras, lourd et facile, quand, ici, tout est facile, léger, pétillant.

Le trio magique  : Jack Lemmon, Tony Curtis et Marilyn Monroe

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