lundi 23 mars 2015

Sabrina (B. Wilder, 1954)




Honnête comédie de Billy Wilder, mais très en-dessous de ses plus grandes réussites. La situation est on ne peut plus classique, puisqu’elle adopte à la fois le jeu du triangle amoureux et le conte de fées (la fille de chauffeur qui veut devenir princesse). C’est l’occasion pour Wilder de pas mal de gags et de beaucoup de dérision.
Mais le film a plusieurs défauts qui peuvent gêner, défauts surtout liés au casting pourtant prestigieux du trio principal. Audrey Hepburn est dans le rôle de celle qui, de petite fille, devient princesse. Elle rend le scénario un peu tiré par les cheveux : que le personnage extrêmement volage joué par William Holden (très bon par ailleurs) l’ignore toute la première partie du film semble bien étonnant. C’est un conte de fées, certes, mais tout de même. Le ton du film voulait que ce personnage ne soit pas insensible à une fille qui lui tourne autour, bien au contraire.
Et Humphrey Bogart passe mal en homme d’affaires coincé. Quand, dans d’autres rôles, son humour pince-sans-rire fonctionne très bien, il est bien moins efficace quand il s’agit d’un humour de second degré sur le personnage lui-même. Ici, en PDG guindé et coincé, il est un peu ridicule, le personnage (écrasé par l’acteur) a bien du mal à être crédible. Cary Grant, par exemple, sait jouer des personnages ridicules, Bogart bien moins.
Dès lors la sauce prend mal entre les deux hommes et Sabrina : on est bien loin du charme délicieux d'Ariane, qui est articulé lui aussi autour d'une Audrey Hepburn aux allures de petite princesse.

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