mercredi 20 janvier 2016

La Balade sauvage (Badlands de T. Malick, 1973)



La Balade sauvage Badlands Terence Malick Martin Sheen Affiche Poster
  
Exceptionnel premier film de Terrence Malick qui, d'emblée, marque son œuvre par des tendances qu'il exprimera tout au long de ses films.
Le film est empreint d'une très grande liberté de ton, de tempo, de style. La voix off de Holly est légère et mélancolique, elle annonce la grâce de la caméra de Malick. Kit marche au hasard, au rythme sautillant de la petite musique du Gassenhauer de Carl Orff.

Malick part du trivial américain (un camion poubelle, une zone pavillonnaire) et extirpe ses personnages de la société - personnages qui s'excluent de fait, par la violence de Kit -, les ramène à la Nature, pour qu'ils oublient le monde dans un improbable cocon, avant de les abandonner sur Terre, où leurs rêves s'épuisent aussitôt.
Evidemment Malick distille dans son film le lyrisme qui le caractérise tant : la nature est omniprésente, avec des plans de coupe sur des animaux, des branches qui oscillent dans le vent, des nuages qui partent au loin, une ligne d'horizon qui n'en finit pas. Il trouve déjà ce ton méditatif qui le caractérise.
Martin Sheen se révèle en campant Kit - succédané avoué de James Dean - : tout est alors à créer pour interpréter un tel personnage, bien loin des canons des héros américains, bien loin aussi du ton des réalisateurs du Nouvel Hollywood.

La Balade sauvage Badlands Terence Malick Martin Sheen

A l'opposé de tant d'autres cinéastes de la période qui font exploser la violence à l'écran en la montrant tant et plus, chez Malick la violence n'est dure que parce qu'elle est soudaine et banale, mais, que ce soit à l'image ou dans le rythme de sa narration, Malick interrompt à peine sa poésie sensorielle et méditative, juste le temps pour Kit d'abattre un ancien ami ou un policier...

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