vendredi 8 décembre 2017

Ghost Dog : La Voie du samouraï (Ghost Dog: The Way of the Samurai de J. Jarmusch, 1999)




Très bon film de Jim Jarmusch qui, continue, film après film, de surprendre. Il se promène ici dans le film de genre, entre le polar et le film de mafia, avec ces chefs qui commanditent des crimes et « gèrent » la ville. Son goût pour les personnages marginaux s’incarne à l’écran dans ce personnage de tueur à gage qui, s’il fait écho à mille autres exemples fournis par le cinéma américain, est surtout une reprise directe de Jef Costello dans Le Samouraï de Melville. Forrest Witaker, masse impavide, construit ainsi un personnage original et attachant en lui apportant une touche de spirituel et un mélange souple et étonnant de lenteur et de vélocité.



Au delà du titre du film lui-même, le film reprend de nombreuses caractéristiques directement issues du film de Melville : Ghost Dog lit le livre cité chez Melville, les deux tueurs affectionnent les oiseaux (ici un canari, là des pigeons), oiseaux qui préviennent de l’arrivée d’autres tueurs, etc. Et, bien plus que de simples clins d’œil, c’est la trajectoire même de Ghost Dog qui rejoint celle de Costello, depuis la solitude initiale, les contrats exécutés et jusqu’à la fin où il se laisse tuer. Mais Jarmusch retravaille le motif : il donne à son personnage une certaine poésie lente qui emplit le film, il filme avec calme, étouffant la violence – pourtant omniprésente – dans une atmosphère mélancolique et planante et travaille par petites touches d’humour ou de douceur.



Et, autour de son personnage pivot, Jarmusch développe tout un réseau de personnages, reprenant les figures les plus habituelles (les chefs de mafia plus ou moins minables) ou les plus originales (le vendeur de glaces qui ne parle que français).




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