vendredi 2 septembre 2016

L'Homme aux colts d'or (Warlock de E. Dmytryk, 1959)




Bon western mettant en scène l'habituel tueur à gages, épaulé par un associé tout aussi fine gâchette que lui, embauchés pour venir à bout d’une bande de hors-la-loi qui terrorise une ville.
On retrouve Henry Fonda, quasiment créateur du personnage de nettoyeur de ville (depuis son rôle dans La Poursuite infernale) mais qui force un peu son jeu, de même qu'Anthony Quinn (forcer son jeu est rare pour Fonda et très habituel pour Quinn). Mais les deux acteurs savent parfaitement épaissir un personnage pour lui donner une grande épaisseur dramatique. Tom Morgan (A. Quinn) devient même d'une richesse émotionnelle étonnante.
Habilement le film n'accentue guère la confrontation entre bons et méchants et il densifie sa narration progressivement. Ainsi le scénario a l’intelligence de casser le manichéisme facile de la situation initiale en s’attardant sur les liens complexes (et ambigus) entre les deux compères et en développant d'autres personnages (en particulier Johnny Gallon, joué par Richard Widmark, qui hésite, change de camp et se range finalement du côté de la loi). Le film en vient à discuter de la notion de justice, d’ordre et de lois. La surprise vient, finalement, de ce que ce western qui s'annonçait comme un archétype du genre, finit par s'éloigner beaucoup de ses clichés habituels.



Le film a beaucoup influencé Sergio Leone : Henry Fonda, par exemple, reprend bien des aspects de son personnage de L'Homme aux colts d'or lorsqu'il interprète le légendaire Franck, impitoyable tueur d'Il était une fois dans l'Ouest.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire