samedi 12 mai 2018

Le Cheval de fer (The Iron Horse de J. Ford, 1924)




Dans ce film spectaculaire et ambitieux, John Ford cherche rien moins que de raconter l’immense épopée de la construction de la première ligne de chemin de fer destinée à relier l’Est et l’Ouest des Etats-Unis.
Dans le film, le récit entremêle des éléments purement romanesques avec des éléments historiques : la petite histoire côtoie la grande sans arrêt. Ford insère ainsi des points de repères historiques qu’il met en images, depuis la signature décisive par Lincoln, qui donne l’impulsion décisive au projet, jusqu’au dernier clou – en or – posé sur les rails au moment où les deux compagnies – l’une partie de l’Est et l’autre de l’Ouest – se sont rejointes.



Le chemin de fer est ici une métaphore de la civilisation qui se répand au travers de l’immensité de la Nature. Dans la confrontation à l’espace qu’il faut franchir et transformer, la pose des rails est un symbole puissant : la civilisation progresse, pas à pas, rail par rail, grâce aux ouvriers issus de toutes les communautés qui s’unissent dans l’ouvrage. Des Irlandais, des Chinois, des Italiens, des Polonais : la communion des efforts de chacun permet de réaliser l’œuvre. Ford met donc au cœur de son récit une thématique sur laquelle il reviendra souvent.

Si le chemin de fer est ici le symbole du progrès et la liaison Est-Ouest un rêve qui se réalise, dans d’autres films (le Jesse James de H. King par exemple ou encore Bertha Boxcar de M. Scorsese), il sera le symbole du capitalisme des gros financiers qui spolient les petites propriétaires. Et Ford, attaché à la construction de la Nation, n’aborde pas les conséquences du chemin de fer sur les Indiens et leurs territoires (guerres indiennes, massacres de bisons), thèmes qui ne seront visités par le réalisateur que plus tardivement.


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