jeudi 1 mars 2018

Carmin profond (Profundo carmesí de A. Ripstein, 1997)




Belle réussite de Arturo Riptsein que ce couple improbable dont l’amour conduit, semble-t-il, inévitablement à la mort. Non pas leur mort, mais bien la mort de celles qu’ils croisent, ces femmes séduites puis tuées.
Riptsein peint la misère morale de ses deux personnages, chacun se trouvant monstrueux physiquement, Coral avec ses kilos en trop, Nicolas avec sa calvitie qui l’accable. Cette monstruosité les rapproche, leurs solitudes s’unissent et, par-delà leur physique, une autre monstruosité – morale – naît.
Le couple alors, répète tout au long du film son macabre rituel : séduction puis mort. Mais, et c’est là que se glisse l’épouvante du film, avant de tuer tour à tour, ces veuves ou ces célibataires que Nicolas a pu séduire, elles vivent, à ses côtés, de réels moments de bonheur fugace, futile peut-être bien (une danse, une soirée, une promesse) mais bonheur malgré tout. Ainsi se fondent en un tout indiscernable l’amour, le bonheur, la monstruosité et la mort.
L’esthétique brillante du film donne une étrangeté dans cette névrose et transforme ce cauchemar tragique en une tentative vaine et désespérée de vivre.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire