vendredi 29 décembre 2017

Les Gens de la pluie (The Rain People de F. F. Coppola, 1969)




Avant d’être sacralisé par Le Parrain, Coppola faisait partie, au milieu de nombreux autres (de Martin Scorsese à William Friedkin en passant par George Lucas), de ces jeunes réalisateurs du Nouvel Hollywood qui tournaient en marge des grands studios, avec trois francs six sous et qui ont ainsi filmé une Amérique que les majors ne montraient pas.
Ici Coppola part sur la route, avec une petite équipe technique à travers les États-Unis (il traverse ainsi dix-huit états en dix-huit semaines).
Natalie (Shirley Knight), à peine enceinte, décide de prendre la route, un peu pour prendre du recul par rapport à son mari et surtout sans raison réelle. Elle rencontre un auto-stoppeur simple d’esprit (James Caan) et une amitié se noue, faite de contradiction, de douceur, de rejet.


Suivant les thèmes de la période, le film rejette les vies toutes tracées et confortables de l’American way of life et montre une Amérique paumée et délaissée, en marge de l’image des classes moyennes au chaud dans leurs pavillons.

Si Coppola improvise en partie le scénario, sa technique est déjà impeccable, avec des scènes très travaillées (la première nuit dans le motel avec Killer et Natalie) où il tamise les lumières, fait jaillir sa caméra, joue avec les flash-backs. La fin surprend, par sa sécheresse et son incomplétude.

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