mercredi 22 novembre 2017

Santa Sangre (A. Jodorowsky, 1989)




Film inclassable, volontiers grotesque, baroque, d’une liberté et d’une inventivité totale, Santa Sangre ne propose pas une image, pas un plan qui soit conventionnel ou qui ne soit outrancier ou étrange.
Certaines séquences sont remarquables, par exemple l’enterrement de l’éléphant, lentement conduit dans son énorme cercueil, et, plus globalement, toute la première partie sur l’enfance de Fenix, développée avec une puissance visuelle happante.



Jodorowsky, toujours très mystique, emplit son film d’ésotérisme et, dans ses délires, dialogue, à sa façon, avec le cinéma. On pense à Buñuel, inévitablement, notamment par une morbidité de fond qui transparaît sans cesse. Le scénario, quant à lui, est directement issu de Psychose. Le film, alors, apparaît comme l’enfant monstrueux de Psychose et de Buñuel.



Mais, dans sa morbidité, Jodorowsky, à grands coups de poésie et de cirque, dans une ambiance fellinienne, sauve ses personnages. Fellini est d’ailleurs très présent par le matériau autobiographique et ce ton de clown triste qui envahit le film (La Strada n’est pas loin).
Ce film un peu fourre-tout évoque aussi, pêle-mêle, L’Homme invisible, Les Mains qui tuent de Siodmak, Freaks, évidemment (on retrouve le goût de Jodorowsky pour les monstres et les difformes) ou encore La Vie criminelle d’Archibald de la Cruz de  Buñuel (avec le mannequin désarticulé en fin de film).
Et la musique, souvent diégétique, entraîne le film dans une sarabande continuelle…



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