mardi 7 novembre 2017

La Chambre du fils (La stanza del figlio de N. Moretti, 2001)




Avec une très grande sobriété et un ton très juste, Moretti filme le drame absolu au  cinéma que constitue la mort d’un enfant, (fut-il adolescent, car pour la famille la douleur est identique), rejoignant ainsi ses compatriotes Comencini ou Rossellini.
Moretti joue avec la confusion entre lui et son personnage (rejoignant en cela Woody Allen par exemple), confusion accentuée aussi parce qu’il campe un psychanalyste. Si la famille idéale présentée tout d’abord explose avec la mort du fils, le jour même du drame les quatre membres de la famille sont séparés et c’est paradoxalement le fils qui semble le plus en sécurité (on le voit filer sur l’eau bleue, sous le soleil). Mais Moretti choisit de sacrifier ce fils.
L’ellipse est faite sur le drame lui-même, qui vient cisailler le film en deux. Giovanni, alors, s’enferme dans le passé, dans la culpabilité, s’arrête sur ce jour où il choisit d’aller vers son patient plutôt que d’accompagner son fils. Moretti explore comment cette fixation dans le passé rend impossible le deuil, comment la parole et les pensées ressassées ne peuvent suffire et combien, finalement, c’est par l’action que le couple et la famille pourront se recomposer. Moretti donne ainsi des pistes sur la reconstruction d’une famille après la mort.


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