jeudi 19 octobre 2017

Gilda (C. Vidor, 1946)




Très grand film noir, Gilda offre la richesse d’un triangle amoureux qui semble classique mais dont la complexité va croissante. L’équilibre du film est parfait et les personnages sont de plus en plus fascinants à mesure que le film avance.
Si la mémoire populaire a surtout retenu l’image légendaire de Rita Hayworth (dont l’érotisme louvoie avec les limites du code Hays), c’est bien plus la relation complexe entre Johnny Farrell et Ballin Mundson (Glenn Ford et George MacReady, parfaits tous les deux), toute d’ambivalence et de cynisme, qui constitue le cœur du film. Les deux acteurs parviennent à épaissir leurs personnages qui quittent rapidement la position un peu simple (amant/mari) que le film leur attribue tout d’abord, jusqu’à une relation entre eux qui devient en elle-même ambiguë.


Même ambiguïté concernant Gilda elle-même, qui semble tout d’abord être le prototype même de la femme fatale du film noir, croqueuse d’homme et égoïste, mais qui se révèle beaucoup plus sincère qu'il n'y paraît.


Toutes ces ambiguïtés ne seront pas réellement levées et on peut continuer de gloser longtemps sur le dénouement, avec une fin qui n’est peut-être qu’un happy-end apparent.

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