mardi 18 juillet 2017

There Will Be Blood (P. T. Anderson, 2007)




Magnifique film de Paul Thomas Anderson, qui dépasse le thème fameux de la grandeur et de la décadence, en l’accomplissant en quelque sorte : la grandeur, nous dit Anderson, ne peut se construire sans décadence. L’une n’est pas possible sans l’autre. Il n’y a pas une grandeur puis une décadence : la grandeur apparente de Daniel Plainview n’est possible qu’au travers de sa déchéance morale.
La première séquence, sans parole, est remarquable et elle permet de lancer le personnage avec une force et une puissance étonnante. Le film, évidemment, tourne autour de Daniel Plainview, incarné par un Daniel Day-Lewis fabuleux (comme toujours) qui incarne ce personnage névrosé, insatiable et misanthrope qui finira par s’aliéner la société entière. Même son fils adoptif semble davantage un moyen d’acquérir une respectabilité sociale que de manifester un dévouement paternel. Il sera abandonné, et son faux-frère tué sans hésitation ni considération morale.
La mise en scène est brillante, multipliant les jeux de caméra (avec des verticalités magistrales), les brusqueries, les métaphores, les échos entre les images. Anderson se resserre sans cesse sur son personnage, jusqu’à le montrer perdu dans sa névrose, égaré dans son vaste palais où sa grandeur s’achève dans un bain de sang.
On pense inévitablement au célèbre (mais assez moyen) Géant de G. Stevens qui traite en fait du même sujet (la prospection de pétrole), et à Écrit sur du vent, l’excellent film de D. Sirk.

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