dimanche 2 juillet 2017

Grave (J. Ducournau, 2016)




Premier film réussi de Julia Ducournau, qui traite de cannibalisme, sujet souvent inféodé au genre des films d’horreur. On croise pourtant plus régulièrement qu’on ne pense des films sur ce sujet, même hors des sentiers des purs films de genre (on pense par exemple à Vorace, J’ai rencontré le diable, La Route, Ma Loute ou encore The Neon Demon).
Grave joue sur la révélation progressive d’une appétence pour la chair fraîche de la jeune Justine. Elle se découvre animal (l’animalité se révèle contre l’humanité), comme sa sœur, comme ses parents. Et la végétarienne devient carnassière sans coup férir, le temps d’une mue rapide (mais assez peu convaincante). Le film explore à sa façon les liens du sang et les plaisirs de la chair, et on trouvera de nombreuses métaphores à cette lignée cannibale.
L’idée de situer l’histoire dans une prépa véto est excellente, on déambule dans un univers d’animaux morts, de bocaux de formols et de dissections mais aussi autour d’un bizutage poisseux et orgiaque parfaitement réussi.
Il est dommage que le film montre un peu trop la crudité des chairs (toujours cette volonté de monstration inutile et violente avec l’irruption de moments trashs) et que l’humour tombe bien mal, puisqu’il sert à désamorcer les situations plutôt plus qu’à prendre une distance sur le sujet qui se veut lourd (mais alors, si le sujet se veut lourd, pourquoi de l’humour ?). Question ambiance, on retiendra davantage celle, glaçante, de The Neon Demon.

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