jeudi 15 juin 2017

Killer Joe (W. Friedkin, 2012)




William Friedkin, du haut de son grand âge (il a soixante-dix sept ans au moment de la sortie du film), semble remonté comme une pendule depuis Bug et tire à boulets rouges sur l’Amérique, celle des médiocres, des incapables, des exclus, qui trainent dans les bars ou devant leur télé. Le père, le fils et la belle-mère, qui réfléchissent à tuer la mère (!) pour récupérer une assurance vie, représentent cette Amérique dépravée que Friedkin ne cherchera guère à sauver. On n’est pas très loin, mutatis mutandis, d’Affreux, sales et méchants de E. Scola.
Matthew McCounaughey, qui joue avec les versions iconiques du tueur à gage et du cowboy, campe parfaitement Joe (flic le jour, tueur à gage la nuit) qui flaire toute cette bassesse qui règne dans la maisonnée.
Avec une liberté de ton totale, Friedkin livre une charge très réussie, violente et outrancière, avec un final cathartique improbable, n’hésitant pas à aller jusqu’au trash et au sadisme avec un humour noir cinglant.


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