vendredi 21 avril 2017

La Loi du silence (I confess de A. Hitchcock, 1953)




Film méconnu d’Hitchcock, pourtant réalisé dans une période faste (il s’intercale entre deux très grands films, L’Inconnu de Nord-Express et Le Crime était presque parfait) et servi par un très bon Montgomery Clift. Si le film fut un échec, c’est sans doute du fait du scénario un peu excessif : il est difficile de croire qu'un prêtre accusé d’un meurtre dont il connaît le coupable par confession se laissera accuser sans broncher ou sans aller, au moins, chercher conseil chez un de ses pairs du presbytère.
C’est peut-être aussi parce que ce thème très sérieux et très lourd est traité par Hitchcock sans une once de sourire : on ne le sent pas, comme dans tant d’autres films, jubiler derrière sa caméra. Il nous gratifie bien de quelques plans étonnants mais il n’y a pas de prise de distance possible.

Une contre-plongée violente débullée :
un plan rarissime chez Hitchcock
En revanche la façon de filmer le combat intérieur du père Logan est remarquable : dans des plans rapprochés très simples, on sent le bouillonnement intérieur de Montgomery Clift. C’est une belle illustration de ce qu’explique Hitchcock à Truffaut lorsqu'il dit qu'un bon film (c'est-à-dire, pour lui, un film d’Hitchcock !) est une photo de gens qui pensent (quand un mauvais film est une photo de gens qui parlent).


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