mercredi 16 novembre 2016

Du silence et des ombres (To Kill a Mockingbird de R. Mulligan, 1962)




Très beau film de Robert Mulligan (dont on déplorera le titre français, bien loin du titre original), qui met en scène – et ce n’est jamais facile – une histoire entièrement vécue au travers des yeux d’un enfant. Fort du grand succès du roman d’Harper Lee Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, Mulligan l’adapte en s’appuyant sur des comédiens parfaits. Si Gregory Peck y trouve son meilleur rôle, Mary Badham est exceptionnelle en Scout, la fille rêveuse et aventurière.


Au-delà du regard social sur l’Amérique des années 30, avec son racisme largement dénoncé (le récit se déroule en Alabama), le cœur du film est le regard d’une enfant sur son père et, plus précisément, la fierté de l’enfant pour son père. On retrouve ici une thématique difficile et traitée notamment dans Le Voleur de bicyclette. On a aussi, dans cette exploration d’une relation filiale, une ascendance certaine avec La Nuit du chasseur.
En effet Scout, bien qu’elle respecte son père Atticus, découvre, au fur et à mesure, ses valeurs et son intégrité. Et c’est dans la confrontation de son père avec d’autres adultes qu’elle prend conscience de sa valeur. D’abord quand, devant la prison, il ose affronter les hommes venus lyncher le noir Tom Robinson (Scout intervient et désamorce la situation, mais Atticus s’était dressé pour faire barrage à la foule). Ensuite, bien sûr, lors du procès, quand, malgré la défaite, tous les Noirs se lèvent au passage d’Atticus. Cette relation parent-enfant est exprimée de façon très touchante, en particulier par le point de vue adopté (celui de l’enfant).


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