jeudi 20 février 2014

Macadam à deux voies (Two-Lane Blacktop de M. Hellman, 1971)




Film quasi expérimental, qui est une sorte de trip existentialiste sans réelle signification, un road movie épuré où, comme au temps des westerns, l’Amérique est encore et toujours une terre à parcourir. Il faut toujours aller de l’avant, mais il n’y a aucune quête ici (telle la quête de la terre promise des pionniers, racontée par mille westerns), il n’y a qu’une simple errance, par deux jeunes hommes taciturnes, laconiquement appelés The Driver et The Mechanic.

The Driver, the Mechanic, the Girl
Les deux jeunes américains parcourent les Etats-Unis, font des runs avec leur Chevrolet (panthéonisant la Chevrolet One Fifty de 1955), y gagnent de quoi remplir leur réservoir, prennent une autostoppeuse qui partage leur errance et finissent par prendre un pari avec un féru de muscle car (pari ultime pour ces passionnés viscéraux : les cartes grises sont envoyées poste restante à l’autre bout du continent et le premier arrivé les récupère et prend ainsi possession du véhicule du concurrent). Et l’on se désintéresse du pari, et le film ralentit, et la pellicule brûle…
Monte Hellman, cinéaste iconoclaste et en marge des genres qu’il explore (The Shooting est un western tout aussi étrange et expérimental) parvient à un étonnant paradoxe, où ces courses de voitures incessantes, avec les moteurs qui sont sans cesse poussés à bout, contrastent avec la lenteur du film et les personnages mutiques et désœuvrés. Le final rapproche Macadam à deux voies des films expérimentaux (Zabriskie Point n’est plus très loin).
Passé inaperçu à sa sortie, le film est aujourd’hui culte aux Etats-Unis.

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