vendredi 17 juin 2016

Les Nains aussi ont commencé petits (Auch Zwerge haben klein angefangen de W. Herzog, 1970)




Film étonnant, à bien des égards unique, où l’on reste en compagnie de nains (il n’y a que des nains dans le film) échappés d’un asile et qui harcèlent le directeur de cet asile – lui-même nain –, qui garde en otage un des nains.
Le film ne raconte pas d’histoire, le déchaînement progressif des nains est sans raison, sans aboutissement. Mais certaines séquences sont incroyables (et improbables) : la séquence d’ouverture sur fond d’une musique délirante, l’épisode dans la chambre à coucher, les nains aveugles, et tout un tas de saynètes où le délire méchant et sadique des nains se révèle.


On pense bien sûr à Freaks, mais il n’y a pas ici l’entraide et la solidarité entre monstres, simplement des fous lâchés en liberté. Werner Herzog a 28 ans quand il tourne ce film, c’est dire à la fois la liberté incroyable du réalisateur (qui se fiche de donner un sens à son histoire), et en même temps sa sureté technique, sa confiance en les images qu’il capte.
Ce film délirant est, pour W. Herzog, un début de l’exploration de la folie. Ici il ne fait que la constater, l’observer. Dans Aguirre, L’énigme de Kaspar Hauser ou encore Fitzzcaraldo, il la scrutera bien davantage encore, avec l'acuité de son regard incroyablement créatif.


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