vendredi 29 avril 2016

Dheepan (J. Audiard, 2015)




Film sans grand intérêt de J. Audiard. Un ancien combattant Sri Lankais fuit son pays et se retrouve gardien dans une cité de banlieue. On se dit qu’il y a là quelque chose à creuser, mais en fait non : Audiard remplit simplement son film de poncifs (la banlieue c’est la guerre, le combattant endormi finira par se réveiller et leur mettra la pâtée, etc.). Rien de neuf sous le soleil, rien d’intéressant, rien de surprenant.
En fait Audiard présente la banlieue telle qu’on se l’imagine : c’est la loi des gangs, la police y est absente (les habitants aussi d’ailleurs car on n’en voit aucun, hormis la racaille qui trafique au pied des immeubles !). Les barres d’immeubles sont surveillées comme les Indiens surveillaient les collines, on fête un chef de bande en tirant en l’air comme en sortant du saloon. On a là une image d’Epinal (et Audiard ne cherche pas à en faire un symbole : il utilise des acteurs non professionnels, il tente de nous « immerger » dans cet univers, mais on a déjà vu ça cent fois). Et, sur cet arrière-plan bien consensuel, Audiard ne nous raconte pas grand-chose, ne construit guère d’intrigue. Les trois Sri-Lankais, fausse famille créée de toute pièce, pourraient se rapprocher, se construire, mais non, cela n’intéresse guère le réalisateur. Des liens complexes – surprenants – pourraient se faire entre guerriers de deux mondes différents, ou que sais-je encore. Mais non, Audiard a juste à nous dire que la banlieue, c’est la guerre, et qu'il y règne la loi de la jungle. Le final a des airs de Taxi Driver et voilà tout.
L’ellipse finale laisse perplexe (tiens, que veut nous dire Audiard ? Qu'en Angleterre, vraiment, l’intégration c’est autre chose qu’en France ? Hum, voilà qui paraît bien simpliste).
Qu’un tel film ait pu avoir la Palme d’or : on s’interroge. Le film n’était pas favori de la compétition cannoise, mais il a décroché la récompense : on en est navré pour la crédibilité de Cannes.

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