jeudi 20 août 2015

District 9 (N. Blomkamp, 2009)




Bonne surprise que ce film de science-fiction qui traite d'aliens de façon très originale. Ceux-ci ne menacent pas de nous envahir, ils sont au contraire parqués et l’humanité ne sait qu’en faire.
Bien entendu c’est là l’occasion pour le réalisateur de parler politique et notamment de l’apartheid. Mais on reste surpris d’avoir droit à une dénonciation féroce de l’apartheid en 2009. En effet l’apartheid en tant que tel n’existe plus et, plus encore, personne ne soutient réellement un tel régime. Certes on peut extrapoler à toutes les formes de racisme mais le parallèle avec l’apartheid est net (l’action se déroulant en Afrique du Sud). C’est comme un film qui dénonce l’esclavage des noirs aux Etats-Unis : qui cherche-t-on à convaincre ?
Mais l’essentiel n’est pas là : il est plutôt dans cette idée d’avoir parqué les aliens dans un ghetto bidonville gigantesque et de dérouler un film spectaculaire – et parfois extravagant – en partant de cette idée.

L’exposition est très réussie et très happante, avec le principe d’un faux documentaire télé (mockumentary) qui nous précipite dans l’instantané de l’action. Ce style est progressivement abandonné pour rejoindre celui assez conventionnel des films d’action habituels. C’est un peu dommage car la banalité de l’action emporte la fin (et cette banalité sera confirmée par Elysium, le film suivant de Blomkamp, qui est insipide de bout en bout).
La contamination de Van de Merwe (très bonne interprétation de Sharlto Copley) permet de démarrer réellement l’action et fait exploser la situation en révélant le racisme violent, le jusqu’au-boutisme des scientifiques, le sadisme des gangs, l’indifférence des politiciens, etc.

On pense évidemment à La Mouche noire : Van De Merwe a un bras d’alien, comme Delambre, et, bien entendu, à La Mouche, à la fois par la transformation progressive du héros, mais aussi dans cet aspect organique gore qui traverse le film.


Van De Merwe, avec son bras transformé

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