vendredi 6 mars 2015

Full Metal Jacket (S. Kubrick, 1987)




Brillant film de guerre, Full Metal Jacket est articulé en plusieurs parties, nettement découpées. Le génie de Stanley Kubrick éclate dans la première partie, et, même dans la première séquence (la revue des jeunes recrues par l'invraisemblable sergent instructeur Hartman) et, plus encore peut-être, dès la séquence de générique : le passage où les jeunes recrues passent sous la tondeuse du coiffeur pour une coupe à ras. Cette séquence est typiquement kubrickienne, brillante d'intelligence (peut-on mieux représenter par l’image le lavage de cerveau que vont subir ces jeunes hommes ?) et de ton comico-tragique, que viennent relever les mimiques diverses des recrues et la musique légère et rythmée.



Il faut noter, toutefois, que si la première séquence est très puissante visuellement, les suivantes (les reportages puis les scènes de guerre proprement dites), sont beaucoup plus conventionnelles (malgré la virtuosité évidente de leur mise en scène). On regrettera même l'utilisation de ralentis très décevants de la part de Kubrick qui sait si bien les utiliser (dans Orange mécanique par exemple) : ici, ils semblent être une banale concession à la mode actuelle des films d'action qui ne savent pas s’en passer.
Mais le message principal du film porte : Kubrick cherche à comprendre comment un homme lucide et intelligent peut se transformer en machine à tuer, sans plus craindre de mourir, ni d’avoir à donner la mort. Ce que le conditionnement du camp d’entraînement n’avait pas su accomplir, la confrontation aux combats et la mort des camarades l’achèveront.



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