samedi 15 novembre 2014

Mondwest (Westworld de M. Crichton, 1973)




Intéressant film de science-fiction qui met en scène une originale révolte des robots. Le scénario est intelligent et permet de mettre en scène des images étranges ou insolites (notamment le mélange des trois époques romaines, médiévales et du Far West), même si le film ne semble pas aller aussi loin qu'il le pourrait dans l'exploitation de son idée.

On retrouve plusieurs thèmes intéressants et qui prêtent à réflexion. Tout d'abord la manière dont les visiteurs – qui représentent le nec plus ultra de la civilisation – sont invités à faire ce qui leur plaît dans le parc est une belle mise en abyme de la façon dont la civilisation contraint la nature humaine. En effet la civilisation est définie en creux comme une répression des instincts. Les visiteurs sont donc incités dans le parc à se lâcher, c'est-à-dire à tuer (des robots), à coucher à droite et à gauche (avec des robots) dans des orgies romaines, etc.
Ensuite le parc lui-même est une allégorie du cinéma (et les visiteurs sont alors des spectateurs) : on sait que tout est pour de faux, on sait que ceux qui sont tués sont des robots, tout n'est que simulation et le visiteur (de même que le spectateur) paye pour cela. On rejoint alors le premier thème : le spectateur, au cinéma, vient éprouver ce qu'il ne peut éprouver dans la vraie vie, en s'identifiant avec tel aventurier ou tel héros. Cette mise en abyme est très réussie.
Enfin les limites de la civilisation et du rêve auquel elle fait accéder sont abordées : les robots se dérèglent et le beau parc d'attraction se transforme en un piège mortel.
On retrouve alors la trame de plusieurs romans de M. Crichton (par exemple Jurassic Park) qui, dans un premier temps nous fait découvrir un nouveau monde (que Crichton met en place grâce à une belle trouvaille scénaristique), avant de laisser la situation dégénérer. 

Yul Brynner est parfait en robot tueur. Il préfigure de façon étonnante Terminator, qui en sera une version plus élaborée des années 90 et qui s'en inspirera clairement.

Yul Brynner en robot tueur qui se dérègle complètement.

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