dimanche 12 octobre 2014

Voyage en Italie (Viaggio in Italia de R. Rossellini, 1954)




Film fondamental de Rossellini. Il parvient à saisir des moments de vie brute d’un couple qui semble longtemps perdu.
Dans la langueur de l'Italie, Katherine s'ennuie et Alexander se disperse vers d'autres femmes. Derrière l’apparente banalité, on tient là la modernité cinématographique dans toute sa splendeur : les personnages errent, ne sont pas clairement déterminés, la femme reste désœuvrée, visite sans trop y croire Naples et les alentours. Le film capte tout l’indicible qui détruit la relation entre Katherine et Alexander et à montrer remarquablement ce couple qui se perd, avec la relation usée par l’habitude, que la routine insipide guette et qui éteint les sentiments.



C’est par hasard que le couple va à Pompéi et qu’il est confronté à l’étreinte éternelle des deux amants – premier indice de l’incarnation – extrait de sa gangue de cendres durcies.
Il faut un miracle – au sens religieux – pour que le couple s’en sorte : c’est le moment de la révélation, qui a lieu au moment de la procession religieuse. Perdus puis retrouvés dans la procession, les deux amants se prennent dans les bras.



Sous couvert de montrer les moments banals d’un couple qui se perd, le film montre donc une désincarnation, inexorable semble-t-il, avant une grâce qui conduit, de façon inespérée, vers une incarnation qui est aussi, de façon un peu christique, une ré-incarnation.

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