samedi 4 octobre 2014

Le Dogme95



Le Dogme95 est un ensemble de règles et de principes de tournage, édicté par Lars Von Trier et Thomas Vinterberg en 1995.
Le Dogme énonce les règles suivantes :

1. Le tournage doit être fait sur place. Les accessoires et décors ne doivent pas être apportés (si l'on a besoin d'un accessoire particulier pour l'histoire, choisir un endroit où cet accessoire est présent).
2. Le son ne doit jamais être réalisé à part des images, et inversement (aucune musique ne doit être utilisée à moins qu'elle ne soit jouée pendant que la scène est filmée).
3. La caméra doit être portée à la main. Tout mouvement, ou non-mouvement possible avec la main est autorisé.
4. Le film doit être en couleurs. Un éclairage spécial n'est pas acceptable.
5. Tout traitement optique ou filtre est interdit.
6. Le film ne doit pas contenir d'action de façon superficielle (les meurtres, les armes, etc. ne doivent pas apparaître).
7. Les détournements temporels et géographiques sont interdits (c'est-à-dire que le film se déroule ici et maintenant).
8. Les films de genre ne sont pas acceptables.
9. Le format de la pellicule doit être le format académique 35mm.
10. Le réalisateur ne doit pas être crédité.

De plus, le réalisateur doit s’abstenir de tout goût personnel. Il n’intervient plus en tant qu’artiste, nous dit le Dogme, et s’abstient de créer une œuvre. Le but étant de faire sortir la vérité des personnages et des situations.

Le Dogme95 est né pour faire face, cinématographiquement, aux superproductions américaines (qui, selon les auteurs, éloignent le cinéma de sa substance). Il s'agit donc d'un ensemble de règles édictées en réaction à quelque chose. Intrinsèquement, ces règles, arbitraires, discutables et jusqu’au-boutistes, portent en elles une limite évidente. En effet on ne peut guère construire, de façon aussi extrême, contre quelque chose.
On notera d’ailleurs que les dix règles du Dogme sont à ce point contraignantes que ni Lars Von Trier ni Thomas Vinterberg, qui ont rédigé le manifeste, ne parviendront à les suivre toutes et qu’ils s’en écarteront rapidement. Ce cinéma, même s’il a eu ponctuellement une portée inspiratrice (Festen en est la démonstration), reste donc un projet ou une prise de position pendant une période donnée, beaucoup plus qu'un courant du cinéma plein de vitalité.

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