jeudi 24 juillet 2014

The Big Lebowski (J. et E. Coen, 1998)




Amusant film des frères Coen, qui brille par un ton potache, complètement décalé et parfois proche de l’absurde. Le film n'a que peu marché à sa sortie et ce n'est que progressivement qu'il a acquis une certaine notoriété.
Les frères Coen montrent leur grand éclectisme, après le très bon Fargo, thriller noir froid et glacé, où tout semble figé. Ici c’est tout l’opposé : la comédie frôle le burlesque, on rit des tentatives grotesques d’enlèvement, d’extorsion ; on sent les réalisateurs rire derrière leur caméra lors des séquences au bowling.

La fine équipe au bowling (The Dude, Donny et Walter)

L’intrigue, totalement décousue, prend appui sur un quiproquo qui est le prétexte à une visite disjonctée dans les différentes strates sociales de Los Angeles. A leur façon les frères Coen reprennent le genre immense du polar et le marie avec l'autre genre immense de la comédie américaine (enfin, genre qui fut immense, aujourd’hui il est largement dévoyé), secouent le tout comme dans un shaker et l’utilisent pour brosser un portrait au vitriol de l’Amérique. Mais, si la critique est dure, on sent combien les frère Coen aiment leur « Dude » Lebowski.
Même si la morale du film est un peu vaine, se sont les personnages qui frappent le plus. Le Duc, incarné par un Jeff Bridges remarquable (mais on sait depuis longtemps son talent), est truculent – c’est une espèce de hippie tardif qui se promène en robe de chambre et cherche à rester peinard dans sa petite vie – et, au-delà, Walter mais aussi d'autres personnages secondaires hauts en couleur enrichissent largement le film.

Jeff Lebowski fait ses courses...

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