Remarquable film de Quentin Tarantino, qui apporte un ton humoristique original et rafraîchissant, non
seulement dans les dialogues et dans ses personnages, mais dans le ton même du
film. C’est là sa grande réussite : il ne s’agit pas, comme on le voit
dans tant de films d’action, de faire quelques bons mots, mais ici l’humour –
qu’on ne peut dissocier d’une prise de distance du réalisateur vis-à-vis de
son récit – vient à la fois de dialogues fleuves qui semblent déconnectés de
l’histoire, des personnages (tous hauts en couleurs et truculents) et des
situations proposées (les deux tueurs Jules et Vincent sont par exemple de
remarquables catalyseurs de situations iconoclastes).
Ce ton nouveau (agrémenté
d’une bande originale ébouriffante) contribuera à classer immédiatement Pulp Fiction parmi les films « cultes »
(et son réalisateur parmi les réalisateurs « cultes »).
Tarantino
revisite le film choral en faisant s’entrecroiser plusieurs histoires
distinctes aux ressorts complètement différents. Il montre par là même sa très
grande qualité de narrateur. En effet les histoires
qui s’entremêlent sont très sommaires, mais Tarantino n’en a cure et il joue
avec beaucoup de facilité avec ces embryons de récits.
On retrouve déjà la violence qui sera une marque de fabrique du réalisateur, mais avec ce comique (qui va jusqu’au burlesque) qui désamorce les situations (malheureusement, fort de cette réussite, Tarantino aura tendance à exagérer à outrance ce cocktail violence/dérision : même avec la distance du comique, la violence systématique finit par lasser). Formellement, on regrette ces écrans noirs qui permettent de passer d’une séquence à l’autre mais qui découpent le film en une suite de courts-métrages. Il y a là une contradiction : Tarantino joue à mêler ses histoires, mais passe de l’une à l’autre en interrompant complètement son film à chaque fois.
On retrouve déjà la violence qui sera une marque de fabrique du réalisateur, mais avec ce comique (qui va jusqu’au burlesque) qui désamorce les situations (malheureusement, fort de cette réussite, Tarantino aura tendance à exagérer à outrance ce cocktail violence/dérision : même avec la distance du comique, la violence systématique finit par lasser). Formellement, on regrette ces écrans noirs qui permettent de passer d’une séquence à l’autre mais qui découpent le film en une suite de courts-métrages. Il y a là une contradiction : Tarantino joue à mêler ses histoires, mais passe de l’une à l’autre en interrompant complètement son film à chaque fois.
Malgré tout, s’il
est un excellent manieur de caméra et, on l’a dit, un très bon narrateur, on
sent déjà que Tarantino a bien peu de choses à dire. Ses petites historiettes
racontées distraient et amusent mais elles ne dépassent pas le divertissement
(1).
Les goûts de
Tarantino, très fortement exprimés dès ce second film (et plus encore au fur et
à mesure de ses réalisations) ancrent le film dans une époque (celle des années
90). Dès lors, on constate que, vingt ans plus tard, le film semble parfois un peu démodé.
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(1) : Les films
suivants du réalisateur confirmeront cette tendance. Et lorsqu’il tente de proposer
une réflexion (comme dans Inglourious
Basterds ou Django Unchained), on
comprend d’autant plus combien il a peu de choses à dire, tant le film peine à
approfondir son sujet et ses idées.
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