mercredi 20 novembre 2013

Les séries au cinéma



Certains films présentent un héros construit sur le même modèle que le héros de série, cher à la littérature populaire et au polar : épisode après épisode, on retrouve ses caractéristiques et le plaisir consiste non pas en la découverte d’un nouvel univers, mais dans les retrouvailles avec un univers déjà connu.


Umberto Eco le décrit parfaitement (dans De Superman au surhomme, 1993) à propos du James Bond de Ian Fleming :
« En réalité, ce qui caractérise le roman policier, ce n’est pas tant la variation des faits que le retour d’un schéma habituel dans lequel le lecteur reconnaîtra quelque chose de déjà vu auquel il est attaché. Sous l’apparence d’une machine à produire de l’information, le polar est en fait une machine à produire de la redondance ; feignant d’émouvoir le lecteur, il le conforte en réalité dans une sorte de paresse imaginative, et il offre de l’évasion en racontant non pas l’inconnu mais le déjà-connu.
[…]
Le plaisir consistera donc à voir avec quelle virtuosité [le héros] atteindra le moment final, avec quelles ingénieuses déviations il confirmera nos prévisions, avec quelles jongleries il triomphera de ses adversaires. »

Si le cinéma a utilisé les ressorts habituels décrits par U. Eco dans la série des James Bond ou, par exemple dans celle des Indiana Jones, c’est la télévision, plus encore que le cinéma, qui s’est emparée du principe des séries pour les multiplier à l’infini, de Columbo au Mentalist, en passant par Les Rues de San Francisco où, avec beaucoup de franchise sur le mécanisme de construction de la série, chaque épisode est découpé en chapitres (I, II, III, IV et épilogue).



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