mercredi 6 mars 2013

Metropolis (F. Lang, 1927)




Film à l’ambition colossale et à l’influence majeure, Metropolis est pourtant loin d’être la meilleure réalisation de Fritz Lang. Le sujet lui-même et l’importance de l’ensemble décors/trucages expliquent peut-être que Lang n’ait pas ici le génie dont il fait montre si souvent.
Le scénario s’articule autour d’une dystopie un peu lassante par sa naïveté : d’un côté les ouvriers qui triment sans fin pour garantir le bonheur des riches oisifs des demeures hautes. Cette caricature marxisante de la relation dominant/dominé a pourtant eu une influence considérable dans la science-fiction, puisqu’on trouve mille films dans l’histoire du cinéma qui sont construits sur cette base, jusqu’aux productions les plus récentes (par exemple Elysium ou encore Snowpiercer, qui propose une version horizontale de cette répartition). Le scénario, alors, ne s’évite pas une simplicité sans surprise (le fils du patron amoureux de l’ouvrière), que la fin utopique et lénifiante vient couronner (« c’est par l’amour que l’on peut trouver bonheur et dignité » et « le cœur relie la main qui travaille et la tête qui pense »).
La ville elle-même est un mélange de maquettes, de décors monumentaux et de modèles réduits et elle apparaît comme un ensemble de gratte-ciels et d’autoroutes suspendus, dans un entremêlât de buildings saisissant pour l’époque (et dont l’influence visuelle durera très longtemps), le tout dans un style art déco qui épouse l’expressionnisme général du film.



On retiendra certaines séquences très célèbres qui ont marqué le cinéma (la transformation du robot en Maria, certaines vues en plan large de la ville), la poursuite réussie dans les catacombes, l’expressionnisme typique du film et cette idée du Moloch qui prend sa ration d’ouvriers pour vivre (rappelant la fosse de Montsou, dans Germinal, qui prend elle aussi sa ration de mineurs).

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